Saint Avé.
Dans le cadre de la Quinzaine de la langue bretonne, ce vendredi à 17 h 30 à la chapelle Notre-Dame-du-Loc, Fañch ar Ruz, illustrateur de livres en breton, viendra à la rencontre des lecteurs. Cette rencontre sera articulée autour de la vente et dédicace et d'un pot de l'amitié. La soirée se poursuivra avec les Contes et histoires traditionnels de Bretagne avec accompagnement musical. Jean-Baptiste Le Galloudec entraînera le public dans son univers de contes et légendes. Entrée gratuite.
Les lauréats du concours BD, avec Yolande Brolon (à droite) et Fañch Ar Ruz (à gauche).
Une remise de prix était organisée, samedi, à la bibliothèque par Yolande Brolon, la responsable des animations, suite au jeu-concours de l'exposition de la médiathèque départementale, « Les héros de la bande dessinée, de Bécassine à Agrippine ». Réalisée par le musée de la BD d'Angoulême, elle se déclinait en 19 panneaux, agrémentés de treize personnages de bande dessinée en peluche, juchés sur les étagères de la bibliothèque. En parallèle, deux quiz-concours accompagnaient cette exposition : conçus en collaboration avec Fanch Ar Ruz, un dessinateur professionnel baldivien, ils étaient destinés, l'un aux adultes, l'autre aux enfants à partir de 9 ans ; une ultime énigme était aussi à résoudre, le poids de la peluche Obélix (1,215 kg). Quinze adultes et seize enfants y ont participé.
Les gagnants
Adultes : Isabelle Emond (Baud), Robert Flatres (Baud), Anne-Marie Daniel (Camors). Enfants : Emeline Offret (Baud), Thibault Daniel (La Chapelle-Neuve), Anza Le Tonquèze (Baud). Chacun est reparti ravi, avec des albums BD.
Aux côtés de Dominique Joannin, responsable littérature jeunesse à la médiathèque, Fañch Ar Ruz signe son troisième ouvrage pour les petits avec Skol Kael, fruit d'une collaboration languidicienne entre l'illustrateur et Florence Drénou, enseignante bilingue (absente sur la photo).
Skol Kael. Un livre en breton pour les petits.
Dans le cadre des Deiziou, la médiathèque met en avant la littérature bretonne. Pour faire suite aux projections en breton, jeudi, destinées aux classes bilingues de la commune, la médiathèque proposera samedi prochain, une vente-dédicaces d'un livre jeunesse écrit en breton par deux Languidiciens : Florence Drénou, enseignante en maternelle bilingue à l'école Georges-Brassens et Fañch Ar Ruz, illustrateur.
Un ouvrage où l'enfant se reconnaît
« Skol Kael » est né d'un appel à projet auprès des enseignants visant à renouveler les manuels en breton. Florence et Fañch ont remporté le concours (catégorie 2-5 ans) organisé par Diwan, Dihun et Divyezh avec le soutien de la région Bretagne, et ainsi obtenu l'édition du livre sorti en décembre. Cet ouvrage raconte l'histoire de Kael ou la vie quotidienne des petits, dans un vocabulaire simple avec traduction intégrée. « Le but était de créer un ouvrage pour les jeunes enfants dans lequel ils se reconnaissent », a souligné Florence. « Accrocher l'attention des enfants partant de leur vécu à l'école », a enchéri Fañch illustrateur à l'activité variée (conte, dessin presse, BD, intervenant auprès des entreprises et des collectivités).
600 exemplaires
Edité par Goater à 600 exemplaires, Skol Kael imprimé avec des encres végétales est sous licence créative commons, permettant une libre utilisation dans un but non commercial avec citation des auteurs. L'idée d'une édition dans d'autres langues n'est pas écartée.
Séance dédicaces Samedi 16, de 14 h à 16 h à la médiathèque.
L'illustrateur baldivien Fanch qui signe ses dessins et ses albums sous le nom de Fanch ar Ruz a choisi la médiathèque de Remungol pour présenter son premier livre : Ils se servent comme des porcs. On se défend comme on peut ! « Un livre de textes et de dessins politiques méchamment subversifs. »
Ce livre illustré de près de 200 dessins caricaturant principalement la Droite, on l'aurait deviné, est sans concession non plus pour la Gauche et les Verts. Il est écrit en collaboration avec Munin. Fanch l'a rencontré en 2001 en Région parisienne.
« Sur les barricades de nos luttes contre le capitalisme. » Fanch militait alors à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Munin était membre des Jeunesses communistes et du Parti communiste. Le début d'une amitié jamais émaillée depuis.
Fanch ar Ruz dessine « pour esquisser les contours d'une autre société et vomir le système capitaliste. Je voyais mes dessins fleurir dans les manifestations. » Munin s'accroche à son Parti communiste malgré les doutes grandissants qu'il tente d'exprimer en les couchant sur le papier.
Fanch partage avec Munin l'autodérision
Aujourd'hui, Fanch ar Ruz, a 38 ans. L'illustrateur est né au Havre, d'une maman Belliloise comme le papa, marin de commerce. Il travaille au service culturel d'une ville de l'Essonne avant de rejoindre la médiathèque de Locminé en 2002 où un emploi jeune l'attend. Il y est resté 5 ans. « Mon rêve de gamin était de vivre de la vente de mes dessins. » Il goûte chichement à ce plaisir en 2007.
Depuis, peu à peu, il s'installe dans cette sphère. Et si la vie est plus facile maintenant, sa fibre anticapitaliste reste entière. Ce livre le démontre. Pour Fanch c'est le trait d'union de sa certitude d'avoir, en Munin, reconnu un frère partageant comme lui un amour immodéré pour l'autodérision. « Notre rencontre aurait pu rester un dialogue de sourds entre un vilain stalinien et un méchant gauchiste. »
L'ouvrage est vendu 25 €. Le téléchargement est gratuit sur http://blog.fanch-bd.com. Une exposition des dessins est ouverte à la médiathèque de Remungol jusqu'au 14 octobre. Fanch ar Ruz le dédicacera à la médiathèque de Baud, le 29 octobre. Il est aussi en dépôt au Lion d'Or et à la Maison de la presse, à Baud.
2001. Début de siècle, nouveau millénaire et naissance d’une amitié entre deux enragés qui ont le communisme vissé aux tripes. Le premier est compagnon de route de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Fier de son trotskysme, il dessine pour esquisser les contours d’une autre société et vomir le système capitaliste. Le deuxième est alors un jeune militant du P.C.F et des jeunesses communistes qui s’accroche à son parti malgré des doutes grandissants, qu’il tente d’exprimer en les couchant sur le papier. Ça aurait pu être un dialogue de sourds entre un vilain stalinien et un méchant gauchiste. Mais il y eut une étincelle. La certitude immédiate de reconnaître un frère, un amour immodéré pour l’auto-dérision et surtout la conviction partagée qu’une société sans classes, de démocratie réelle, ça devait et ça pouvait exister. Commence alors un voyage fraternel et militant avec son lot de discussions houleuses et arrosées qui rapprochent, les combats politiques menés ensemble, les gueules de bois, les colères, les doutes et les frustrations, 2002, la Palestine, le capitalisme qui triomphe et la gauche radicale qui n’en finit pas d’être lamentable, Sarkozy qui fait du Le Pen et du Thatcher appliqué… et toujours rien à l’horizon pour faire péter tout ça. 2011. L’amitié est toujours là, plus que jamais, le communisme aussi, toujours viscéral… mais qui ne se reconnait plus dans les partis politiques existants. Un communisme « SDF », désespérément en attente d’une organisation commune novatrice qui fabriquerait enfin de l’émancipation. Têtus, les deux camarades décident d’utiliser les mots et les dessins pour raconter dans ce livre sans complaisance ni concessions, cette décennie telle qu’ils l’ont vécu : une décennie de la défaite, notre défaite… qui ne doit pas s’éterniser jusqu’en 2020.