Dédicace à Remungol
L'illustrateur baldivien Fanch qui signe ses dessins et ses albums sous le nom de Fanch ar Ruz a choisi la médiathèque de Remungol pour présenter son premier livre : Ils se servent comme des porcs. On se défend comme on peut ! « Un livre de textes et de dessins politiques méchamment subversifs. »
Ce livre illustré de près de 200 dessins caricaturant principalement la Droite, on l'aurait deviné, est sans concession non plus pour la Gauche et les Verts. Il est écrit en collaboration avec Munin. Fanch l'a rencontré en 2001 en Région parisienne.
« Sur les barricades de nos luttes contre le capitalisme. » Fanch militait alors à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Munin était membre des Jeunesses communistes et du Parti communiste. Le début d'une amitié jamais émaillée depuis.
Fanch ar Ruz dessine « pour esquisser les contours d'une autre société et vomir le système capitaliste. Je voyais mes dessins fleurir dans les manifestations. » Munin s'accroche à son Parti communiste malgré les doutes grandissants qu'il tente d'exprimer en les couchant sur le papier.
Fanch partage avec Munin l'autodérision
Aujourd'hui, Fanch ar Ruz, a 38 ans. L'illustrateur est né au Havre, d'une maman Belliloise comme le papa, marin de commerce. Il travaille au service culturel d'une ville de l'Essonne avant de rejoindre la médiathèque de Locminé en 2002 où un emploi jeune l'attend. Il y est resté 5 ans. « Mon rêve de gamin était de vivre de la vente de mes dessins. » Il goûte chichement à ce plaisir en 2007.
Depuis, peu à peu, il s'installe dans cette sphère. Et si la vie est plus facile maintenant, sa fibre anticapitaliste reste entière. Ce livre le démontre. Pour Fanch c'est le trait d'union de sa certitude d'avoir, en Munin, reconnu un frère partageant comme lui un amour immodéré pour l'autodérision. « Notre rencontre aurait pu rester un dialogue de sourds entre un vilain stalinien et un méchant gauchiste. »
L'ouvrage est vendu 25 €. Le téléchargement est gratuit sur http://blog.fanch-bd.com. Une exposition des dessins est ouverte à la médiathèque de Remungol jusqu'au 14 octobre. Fanch ar Ruz le dédicacera à la médiathèque de Baud, le 29 octobre. Il est aussi en dépôt au Lion d'Or et à la Maison de la presse, à Baud.
Ils se servent comme des porcs ! On se défend comme on peut...
http://issuu.com/fancharuz/docs/ils_se_servent_comme_des_porcs_on_se_defend_comme_?e=0
2001. Début de siècle, nouveau millénaire et naissance d’une amitié entre deux enragés qui ont le communisme vissé aux tripes. Le premier est compagnon de route de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Fier de son trotskysme, il dessine pour esquisser les contours d’une autre société et vomir le système capitaliste. Le deuxième est alors un jeune militant du P.C.F et des jeunesses communistes qui s’accroche à son parti malgré des doutes grandissants, qu’il tente d’exprimer en les couchant sur le papier. Ça aurait pu être un dialogue de sourds entre un vilain stalinien et un méchant gauchiste. Mais il y eut une étincelle. La certitude immédiate de reconnaître un frère, un amour immodéré pour l’auto-dérision et surtout la conviction partagée qu’une société sans classes, de démocratie réelle, ça devait et ça pouvait exister. Commence alors un voyage fraternel et militant avec son lot de discussions houleuses et arrosées qui rapprochent, les combats politiques menés ensemble, les gueules de bois, les colères, les doutes et les frustrations, 2002, la Palestine, le capitalisme qui triomphe et la gauche radicale qui n’en finit pas d’être lamentable, Sarkozy qui fait du Le Pen et du Thatcher appliqué… et toujours rien à l’horizon pour faire péter tout ça. 2011. L’amitié est toujours là, plus que jamais, le communisme aussi, toujours viscéral… mais qui ne se reconnait plus dans les partis politiques existants. Un communisme « SDF », désespérément en attente d’une organisation commune novatrice qui fabriquerait enfin de l’émancipation. Têtus, les deux camarades décident d’utiliser les mots et les dessins pour raconter dans ce livre sans complaisance ni concessions, cette décennie telle qu’ils l’ont vécu : une décennie de la défaite, notre défaite… qui ne doit pas s’éterniser jusqu’en 2020.